Le point Aquileia est né dans les mois précédents à l’arrivée du Jubilé (Anno Santo), lors du passage au troisième millénaire.
Dans l’ensemble des célébrations prévues à Rome, fut organisée une rencontre entre Madame Antonietta Monzo Menossi et Sa Sainteté Le Pape.
Madame Menossi a tout de suite pensé à la réalisation d’un vêtement sacré reproduisant des images liées à la terre frioulane.
L’idée initiale était de broder l’étole avec du point «raso» (peinture à l’ aiguille), redessinant avec du fil quelques façades des églises les plus importantes de sa région, si riche en histoire et en art et symboliquement mettre cette région sous la bénédiction spéciale du Pape .
Parmi les diverses églises prises en considération ne pouvait pas manquer la basilique d’Aquileia, un des plus importants monuments de la foi chrétienne et en même temps un lieu d’art parmi les plus splendides de tout le patrimoine national.
C’est en visitant le siège du grand patriarcat que Madame Menossi a eu l’intuition qui a modifié le projet initial. L’inspiration est arrivée de l’extraordinaire sol en mosaïque de la basilique, le plus étendu de l’art occidental, le deuxième dans tout le monde.
Parmi ces navires austères, se dénouent et s’enchevêtrent d’antiques symboles chrétiens, scènes bibliques et éléments orientaux, avec une richesse chromatique qui nous laisse sans haleine. Ces dessins aussi significatifs et en même temps actuels, et le parfait jeu de tesselles ont suggéré à Antonietta la possibilité d’une réélaboration dans le domaine de la broderie: ainsi naissait le point Aquileia.
La nouvelle technique est évidement organisée avec des modules qui reproduisent les tesselles de la mosaïque: une série de points plats très proches pour obtenir des petits carrés, rectangles et triangles.
Comme dans l’art de la mosaïque, les modules suivent la forme du dessin s’adaptant autant à la ligne droite que à la ligne courbe.
Le point est plutôt simple, mais c’est une technique qui demande grande précision et sensibilité chromatique pour obtenir un effet final véritablement étonnant.
Les premières applications du nouveau point se sont réalisées selon des dessins pris des images du sol de la basilique d’Aquileia, de ceux qui étaient les plus linéaires et géométriques aux plus complexes et figuratifs. La Croix Solaire qui représente les quatre forces de la création, le Noeud de Salomon qui symbolise l’ union de la nature divine et humaine du Crist, jusqu’à la multitude bariolée d’animaux et figures humaines. Le paon, la perdrix et le faisan, la langouste, les poissons et les pêcheurs ont été parfaitement reproduits avec fil et aiguille, retrouvant dans la nouvelle technique la vivacité des couleurs et l’intégrité que le temps avait en partie enlevée à l’œuvre d’art originale.
Par la suite le point Aquileia a trouvé des applications aussi dans d’autres dessins de diverse nature et avec une activité continue de recherche technique et stylistique, il se combine avec d’autres points de broderie soit pour les finitions ou pour les fonds.
Vers la fin de l’an 2000 Madame Menossi a publié un livre intitulé «Gioielli d’ago» (Bijoux d’aiguille), réalisé ensemble avec sa sœur, dans lequel la nouvelle technique était officiellement présentée au public, avec d’autres technique aussi.
Le point Aquileia est un clair exemple de l’unité entre les arts, au delà de la spécificité technique et des matériaux, dans un domaine créatif dans lequel l’inspiration et l’impulsion peuvent se joindre de loin, aussi bien dans le temps que dans l’espace.
Puisque ce n’est pas vrai que dans «l’art tout a été déjà dit», et surtout dans le sens que ce qui est BEAU peut toujours être «redit», d’une nouvelle manière mis à jour, pour le rendre PRESENT et le faire revivre.